Joseph Lipp, un Alsacien dans la Grande Guerre
Bibliographie générale : 1 : J.C.Laparra (2006) La machine à vaincre : l'armée allemande 1914-1918, p.116 2 : W.Lasch (1921) Erinnerungsblätter deutscher Regimenter, Herausgegeben unter Mitwirtung des Reichsarchivs, 3.Unterelsässisches Infanterie-Regiment Nr. 138, Oldenburg 3 : W.Flex (1916) Le pélerin entre deux mondes (Der Wanderer zwischen beiden Welten), Paris 4 : W.Lasch (1937) Geschichte des 3.Unterelsässisches Infanterie-Regiment Nr. 138 1887-1919, Saarbrucken 5 : A.Clark (1971) The eastern front 1914-18 : suicide of the Empires 6 : N.Stone (1976) The eastern front 1914-1917 Sources familiales : 7 : souvenirs d’Alice Keichinger, fille de Joseph Lipp
Joseph Lipp (barbu) en compagnie d’autres militaires allemands dans la région de Postawy. Les “uniformes” ne sont pas tous réglementaires. Ce cliché a été pris à la fin de l’hiver 1916.
Pertes russes lors de la bataille de Postawy face à l’I.R.138 en 1916 (4)
Carte générale des déplacements de l’I.R.138 au cours du premier conflit mondial (pour plus de détails, cliquer dessus)
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Biographie générale de Joseph Lipp
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Joseph Lipp et l’entreprise Alsatia
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Octobre 1915 à juillet 1917, la guerre de position à l’Est
Suite à l’immobilisation du front en octobre 1915, l’I.R. 138 reste fixé durant 22 mois dans la région de Postawy (actuelle Biélorussie, à une dizaine de kilomètres de la frontière lituanienne). L’unité ne reprendra ses mouvements qu'en juillet 1917 ! Les pertes sont encore importantes d'octobre à décembre 1915 (45 morts et disparus, 135 blessés). Elles deviennent par la suite faibles (60 morts et disparus, 167 blessés du 1er janvier au 30 septembre 1916) puis pratiquement nulles (8 morts et disparus, 34 blessés du 1er octobre 1916 au 30 juin 1917) (2). Il est à noter que l’hiver 1915/1916 est remarquablement doux et que les hommes n’ont pas particulièrement à souffrir de ses rigeurs.
Durant l’année 1916, le commandant suprème de l’armée allemande Erich von Falkenhayn décide de concentrer ses attaques sur le front Ouest et plus précisement la région de Verdun afin de “saigner à blanc” l’armée française. Falkenhayn fait donc puiser des divisions et de l’artillerie lourde sur le front Est et abandonne dans le même temps l’idée d’une destruction rapide de l’armée russe. Si Ludendorff, commandant à l’Est avec Hindenburg, avait été libre d’utiliser les réserves à sa guise, il aurait repris les offensives de l’année précédente et aurait essayé d’anéantir l’armée russe. En lui refusant les divisions dont il a besoin, Falkenhayn le contraint à une guerre d’usure sans décision décisive à court terme (1). L’année 1916 se solde finalement pour les puissances centrales par des échecs sur tous les fronts et un changement à la tête de l’Etat-major s’opère (5). Après ses échecs successifs de 1914 et 1915, l’armée russe se réorganise et l’industrie augmente sa production durant l’année 1916. Au début de l’année 1917, l’armée russe est militairement prête au combat , mais la décomposition de la société et de l’état aboutissent à la première révolution en février 1917 et à la chute du tsar ... ainsi qu’à une quasi-cessation des combats (6).
Position occupée par une partie de l’I.R. 138 durant la guerre de position : le village d’Intoka situé à l’ouest de Postawy
Aspect du front en mars 1916 autour de Postawy
Carte postale envoyée le 21 novembre 1916 par Joseph Lipp à sa femme. Elle représente l’état-major de l’IR 138 dans le village de Moldsewitsche près de Postawy
Carte postale envoyée le 23 janvier 1917 par Joseph à sa famille
Joseph Lipp obtient une permission “à l’improviste” et prévient sa femme par cette carte postale envoyée au cours de son voyage en train lors d’une halte à Berlin le 7 mars 1917.
Joseph Lipp photographié avec sa femme Célestine et ses enfants Aimé et Alice. Ce cliché a été pris durant sa permission de mars 1917. Joseph n'avait vu ni sa femme ni ses enfants depuis plus de deux ans. Alice et Aimé furent terrorisés en voyant leur père après une aussi longue absence (6).
Du coté russe, le régime tsariste est progressivement totalement discrédité au cours du conflit. Durant le mois de février 1917, une grève des ouvriers de Petrograd (actuel Saint Pétersbourg, alors capitale de la Russie) lui porte un coup fatal. Le star abdique le 2 mars. S’ouvre alors une période confuse où plusieurs gouvernements provisoires vont se succéder. Les troubles atteignent également l’armée même si dans un premier temps, la discipline et l’ordre sont préservées.
Joseph Lipp (3e en partant de la droite) en compagnie de son unité, sans doute durant l’été 1916 dans la région de Postawy. Joseph porte l’uniforme de treillis réglementaire (Drillichanzung) en usage pour réaliser les corvées, ainsi qu’un calot rond sans visière.
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