Marguerite Schwindenhammer (1820-1903)
Marguerite (ou Margreda du surnom dont elle se désignait elle-même) Schwindenhammer naît le 15 septembre 1820 à Turckheim (Haut-Rhin). Ses parents sont également natifs de Turckheim : son père Sebastian Schwindenhammer, vigneron, y est né en 1782 et sa mère Margrethe Hirsinger en 1787 (3). Ses parents qui avaient appris à écrire étaient tous les deux de purs germanophones. La famille Schwindenhammer était l'une des familles aisées de Turckheim.
Marguerite pert son père Sebastian le 18 mai 1833, alors qu’elle n’est âgée que de 12 ans. Sa mère décède le 30 novembre 1836, Margreda vient d’avoir 16 ans.
Signatures des parents de Margreda
La langue maternelle de Margreda est l'alsacien de la région de Colmar (bas-alémanique du sud). Elle reçoit un enseignement primaire à une époque où, même si l’Alsace est Française, l'allemand est pratiquement l'unique langue d'enseignement et où le français est souvent regardé avec défiance par les instituteurs et la population alsacienne (5). Margreda n'avait donc sans doute que de très faibles connaissances en français.
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Margreda épouse le 15 janvier 1845 à Turckheim le jeune Peter Paul Schmitt, vigneron à Wettolsheim.
Le couple s'installera à Wettolsheim et aura sept enfants, dont trois vivront jusqu'à un âge avancé.
- Pierre, le premier enfant, avait quitté l'Alsace avant l'annexion en 1871. Il habitait Paris où il tient durant quelques années un " commerce de conscrits " (2). A l'époque, le service militaire se décidait par tirage au sort : les chanceux étaient exemptés, alors que les moins heureux devaient passer six années sous les drapeaux. Les plus riches de ces derniers avaient la possibilité, entre 1868 et 1872, de se faire remplacer par d’autres jeunes en échange de fortes sommes d'argent. Pierre mettait en relation les jeunes gens fortunés et ceux qui souhaitaient les remplacer. Il habitait rue Paradis-Poissonière dans le quartier des alsaciens à deux pas de la gare de l'Est (1).
- Pierre Paul, né le 5 mai 1848, était l'un des organisateurs de la kilbe (fête locale) de Wettolsheim. Durant la kilbe de mai 1866, après avoir fait un gros effort en dansant, Pierre Paul, alors âgé de 18 ans, boit deux verres de bière glacée et s'écroule brusquement (2). Ce malaise s'avère être le signe d'une sorte de pneumopathie qui s'aggrave progressivement durant l'année 1866. Paul décède le 10 décembre 1866 (4).
- Jacob (Jacques), né en mai 1850, décédé le 28 août 1853 (4)
- François Xavier, né en 1855, décédé le 26 septembre 1883 (4)
- Madeleine, née en 1857, décédée le 20 octobre 1875 (4)
- Marguerite Schmitt, dite la Gredela (sobriquet de Marguerite) qui n’était pas tout à fait normale. Elle fut placée à partir de 1919 dans un hospice à Colmar et était tellement désagréable qu'à la fin de sa vie (sans doute vers 1925) plus personne ne venait la voir (2).
- Claire, née le 14 mars 1861
Margreda qui était une femme au foyer, mais aidait aux travaux des vignes, perd son mari Peter Paul le 1er décembre 1865 (4).
Seules quelques anecdotes de la fin de sa vie sont parvenues jusqu'à nous. Elle insistait encore à plus de 80 ans pour aller travailler dans les vignes. Sa famille devait lui cacher ses sabots et sa serpette afin de l'en empêcher. Durant les dernières années de sa vie, Margreda, qui avait peur de s'endormir seule, avait besoin d'un verre de schnaps tous les soirs pour trouver du courage (2) ! Margreda décède le 13 février 1903 à l'âge de 82 ans (4).
Sources familiales :
1 : Hausbuch (Livre de maison) des familles Schmitt et Mann, Wettolsheim
2 : souvenirs de Claire Mann d'après les propres souvenirs de sa mère Maria Mann
Sources de l'Etat-civil :
3 : Etat-civil de Turckheim
4 : Etat-civil de Wettolsheim
Bibliographie générale :
5 : Vogler B. Histoire culturelle de l'Alsace, La bibliothèque Alsacienne
Signature de Margreda Schwindehammer
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Cliché de l’ensemble de la famille, pris au printemps 1900, où figure Margreda sur la gauche. Ses filles Marguerite et Claire y figurent également (pour plus de détails, voir la biographie de Claire Schmitt)
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Margreda en compagnie de son mari et de leur fille Marguerite vers 1864. Il est noter que ce cliché et à l’heure actuelle le plus ancien que nous ayons identifié dans l’ensemble de la généalogie familiale
Margreda vers 1870 en compagnie de quatre de ses enfants.
De gauche à droite : Claire, Marguerite, ainsi que François Xavier et Madeleine.
Madeleine Schmitt quelques années avant sa mort en 1875
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Margreda à la fin de sa vie (un été, vers 1900). Voulant probablement mettre en avant sa piété, elle tient dans ses mains une bible et un chapelet.
Le chapelet était utilisé pour réciter le rosaire. Consacré à Marie, il était très en vogue à la fin du XIXe siècle, notamment à la suite du développement du pélerinage de Lourdes.
Photographie réalisée par Heinrich Weck de Colmar
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